Son postulat central est qu'une cabale secrète d'élites adoratrices de Satan, comprenant des politiciens démocrates, des célébrités hollywoodiennes et des dirigeants financiers mondiaux est impliquée dans le trafic d'enfants et d'autres crimes odieux. Les adeptes croient que l’ancien président Donald Trump a été recruté par des initiés de l’armée pour démanteler ce soi-disant « État profond ». Le nom « QAnon » fait référence à « Q », un supposé initié du gouvernement avec une habilitation de sécurité de haut niveau qui a posté des messages cryptiques connus sous le nom de « Q drops » (messages de Q), incitant les adeptes à décoder et à « rechercher » des vérités cachées derrière les événements mondiaux.
Le mouvement s’est rapidement transformé en un phénomène décentralisé basé sur Internet, attirant des adeptes des cercles chrétiens évangéliques et charismatiques, des communautés anti-vaccins et des réseaux complotistes plus larges. QAnon mêle des thèmes complotistes plus anciens, tels que la diffamation antisémite et les craintes liées au Nouvel Ordre Mondial, à des inquiétudes contemporaines concernant la corruption, la manipulation des médias et l'impunité de l'élite. Il offre un récit apocalyptique dans lequel une « tempête » à venir entraînera des arrestations massives et exposera le mal caché. Les plateformes des réseaux sociaux ont joué un rôle central dans l'amplification du contenu de QAnon, en favorisant les chambres d'écho en ligne où les croyants pouvaient se conforter mutuellement dans leurs opinions, et mettre en commun leurs interprétations des indices souvent absurdes de Q.
Bien que l'auteur Q original ait cessé de poster des messages pendant un certain temps, cette absence n'a eu que peu d'effet sur la propagation du système de croyance. QAnon s’est depuis transformé en un courant idéologique plus large au sein de la droite américaine, défini par une profonde méfiance à l’égard des institutions et une vision de la politique comme une lutte cosmique entre le bien et le mal. De nombreux adhérents ont joué un rôle actif dans l’insurrection du Capitole du 6 janvier 2021, qu’ils considéraient comme faisant partie d’une mission divine pour sauver la nation. La rhétorique de QAnon a été reprise par des personnalités républicaines telles que Marjorie Taylor Greene et des médias comme The Epoch Times. Avec la réélection de Donald Trump en 2024, de nombreux adeptes de QAnon affirment désormais que la « tempête » prophétisée depuis longtemps est enfin en train de s’accomplir.
